‘‘Une fille qui essaye se démarquer et de s’investir en politique est perçue comme une personne osée’’ a indiqué une jeune fille de Bubanza lors des échanges sur l’identification des priorités locales de Bubanza auxquelles les jeunes devraient s’impliquer de manière active.

Dans les échanges tenus fin mars 2019 à Bubanza et auxquels se sont prêtés les jeunes affiliés et les jeunes leaders communautaires de Bubanza, il est ressorti que la discrimination des filles dans les formations politiques constitue un défi. A ce propos, des facteurs tels que la culture burundaise viennent handicaper la fille et la femme dans son besoin de s’épanouir en politique surtout avec ce vieil adage kirundi-encore d’actualité-que la poule ne peut chanter en présence du coq. La femme ou la fille qui tente de se faire élire au niveau des circonscriptions locales est soit non soutenue ou subit des critiques comme quoi une femme ne peut gérer une communauté. Elle manquera de soutien au niveau de sa famille mais aussi au niveau de ses pairs ‘‘On ne peut faire confiance à une femme pendant qu’il y a un homme’’. Néanmoins, peu de leaders politique pensent à accorder une place à la femme dans leur rang, la preuve ‘‘on n’entendra pratiquement pas une femme qui a été mise en tête de liste sur les listes bloquées des parlementaires…’’

Les jeunes de Bubanza reconnaissent, toutefois, que la fille est une personne comme tant d’autres qui a des capacités, des talents mais manque le courage de montrer ce dont elle est capable. ‘‘Les filles se sous-estiment et s’auto-discriminent pendant que l’on sait qu’aujourd’hui le Burundi compte des femmes ministres et la commune Rugazi est d’ailleurs dirigée par une femme qui a su percer en politique’’ comme s’est exprimé un jeune homme qui considère que la première responsabilité revient à la fille qui doit aussi apprendre à faire ses preuves déjà en famille.
Pour ce faire, des actions doivent être envisagées sur tous les fronts : des sensibilisations dans les cadres politiques mais aussi au sein de la communauté pour faire comprendre le besoin d’impliquer la fille en politique. De plus, la fille a besoin, à son tour, d’être conscientisée pour qu’elle puisse faire valoir ce dont elle est capable.
Ces échanges ont permis d’amener les jeunes à avoir une réflexion concertée et de dégager des propositions communes pour leur intérêt commun en plus de l’intérêt de la communauté.